FINANCEGEN
Image default
Crédits / Prêts

Comprendre le coût d’un crédit

Le Taux Annuel Effectif Global (TAEG) est une indication importante du coût d’un crédit. En plus des intérêts liés au taux du prêt, il intègre tous les frais rendus obligatoires pour obtenir le crédit. Il permet de comparer différentes offres de prêt.

Le taux effectif global du prêt

Le taux effectif global (TEG) tient compte de tous les éléments du coût de l’emprunt, en plus du taux d’intérêt, dénommé taux débiteur : frais d’assurance emprunteur (lorsqu’elle est obligatoire), frais de dossier, autres frais annexes. Même s’ils sont payés en une fois au début du crédit, les coûts fixes sont divisés par la durée du crédit pour pouvoir être calculés en pourcentage.

Pour les crédits à la consommation et les crédits immobiliers, réglementés par le code de la consommation, le TEG est dénommé Taux Annuel Effectif Global (TAEG). Le TEG (ou TAEG) permet de calculer le coût total de votre crédit et de comparer les offres dans leur globalité, et pas seulement en comparant les taux débiteurs.

Les frais d’assurance

En France, l’assurance crédit décès – invalidité, autrement appelée « assurance emprunteur » est rendue obligatoire par les établissements financiers pour tout crédit immobilier mais pas pour les crédits à la consommation. Plus la somme empruntée et la durée sont importantes plus cette assurance a du sens, car elle dégage vos héritiers de toute obligation de remboursement.

Les banques qui vous font le crédit proposent en même temps les assurances crédit nécessaires. Depuis la réforme Lagarde de 2010, elles ne peuvent plus exiger que vous preniez l’assurance groupe. Vous pouvez choisir une assurance individuelle, auprès de la société de votre choix. Toutefois, pour être acceptée par la banque, le contrat doit présenter le même niveau de garantie ou de couverture que celui de l’établissement prêteur.

La loi du 17 mars 2014 relative à la consommation, dite « loi Hamon », a créé un droit de substitution du contrat d’assurance emprunteur pour les prêts immobiliers. Pour les offres émises depuis le 26 juillet 2014, l’emprunteur peut changer d’assurance de prêt, sans frais, pendant les 12 premiers mois après la signature de l’offre de prêt immobilier.

La loi de février 2017 ratifiant l’ordonnance sur les contrats de crédit aux consommateurs remplace ce droit de substitution par un droit annuel de résiliation. A compter du 1er mars 2017, les emprunteurs peuvent changer d’assurance emprunteur chaque année, à condition que leur offre de crédit soit émise à compter de la date de publication de la loi. Et à partir du 1er janvier 2018, ce nouveau droit de résiliation annuelle sera applicable à tous les emprunteurs ayant un crédit immobilier en cours de remboursement, quelle que soit la date de signature de leur prêt immobilier.

Le nouveau contrat d’assurance proposé en remplacement doit offrir un niveau de garantie équivalent au contrat d’assurance de groupe.

D’autres assurances comme l’assurance perte d’emploi sont facultatives. Utile notamment pour un crédit immobilier à long terme, elle comporte cependant de nombreuses exclusions de prise en charge (délais de carence, non application en cas de situation de travail précaire, de contrat de travail à durée indéterminée…). Et du fait de son coût relativement élevé, cette assurance est peu retenue par les emprunteurs lors de la souscription du contrat de prêt.

Les frais de dossier

Ils sont prélevés par l’établissement de crédit, lors de la mise en place du crédit. Ils peuvent l’être également si votre dossier « ne passe pas » et que votre crédit est refusé. Ces frais correspondent au coût de l’analyse du dossier de demande de crédit. Selon les types de prêts et les banques, ils peuvent être fixes ou proportionnels au montant du prêt. Ils représentent jusqu’à 1 % du montant financé.

Les frais annexes

Ils comprennent les coûts que la banque a engagés pour votre compte : timbres fiscaux, frais d’enregistrement, etc. En règle générale, ils ne dépassent pas quelques dizaines d’euros.En cas d’achat d’un bien immobilier un notaire devra superviser et ratifier la transaction immobilière. Ces frais, obligatoires et substantiels (ils représentent 6 à 7 % du prix d’acquisition d’un logement ancien) ne sont pas des frais liés au crédit et une bonne partie est de nature fiscale (droits d’enregistrement).

TEG et coût total du crédit

Le taux effectif du crédit est un élément important du coût. De petites différences de taux aboutissent en fin de  compte à de variations non négligeables du coût total du prêt : 6,5 % de taux d’intérêt au lieu de 6 % sur un crédit de 50 000 € empruntés sur 10 ans représente une mensualité supplémentaire de 12,64 € et un coût supplémentaire global du crédit de plus de 1 500 €.

Le TAEG ne suffit pas à apprécier le coût réel d’un crédit renouvelable. Tout dépend du rythme auquel le capital est remboursé. Plus les mensualités sont faibles, plus la durée de remboursement du crédit est longue et plus le coût du crédit augmente. La réforme Lagarde de 2010 a fixé une durée maximale de remboursement des utilisations des crédits renouvelables : 3 ans pour un montant inférieur ou égal à 3 000 euros, 5 ans pour un montant supérieur à 3 000 euros.

Le coût total

Quatre données constituent les bases du calcul du coût de votre emprunt : le montant de votre emprunt, le taux d’intérêt, la durée de l’emprunt, la périodicité du remboursement du capital et du paiement des intérêts (le plus souvent il s’agit de mensualités).

Avec ces données, il est possible d’établir l’échéancier de vos remboursements. C’est ce qu’on appelle le tableau d’amortissement de votre emprunt. Ce document est obligatoirement joint à l’offre de prêt immobilier. Il indique le montant dû par l’emprunteur à chaque échéance en détaillant la répartition du remboursement entre : le capital, les intérêts, la cotisation d’assurance emprunteur et le capital restant dû après chaque mensualité.En cas d’emprunt à taux variable, il ne sera possible d’établir un tableau d’amortissement que si les différents taux d’intérêt et leur date d’application sont établis dès le départ. Mais si le taux est indexé sur une donnée incertaine comme l’évolution générale des taux d’intérêt, il sera impossible d’établir le tableau d’amortissement qui s’appliquera effectivement.

Le coût global de votre emprunt est égal à la différence entre le total des mensualités (plus les frais fixes) et le montant de l’emprunt. Ce coût global doit vous être communiqué par votre banquier.

Cette donnée essentielle n’est pourtant pas le seul critère du choix. La charge financière qu’il vous faudra payer à chaque échéance, ce qu’elle pèsera dans votre budget sont également un critère important de la décision. N’oubliez jamais que les charges d’un crédit sont des dépenses contraintes, des charges fixes dans votre budget. Hélas, le crédit qui a le moindre coût global n’est pas forcément supportable pour votre budget. Il faut bien prendre en compte ces différentes dimensions, pour partie contradictoire, pour définir le montant que vous pourrez emprunter, la durée de remboursement et le taux d’intérêt que vous pourrez obtenir.

Par exemple, choisir une durée plus longue pour un emprunt immobilier (par exemple 20 ans au lieu de 15) conduit le plus souvent à payer un taux d’intérêt généralement plus élevé pendant plus longtemps. Le coût global du crédit est plus élevé. Mais les mensualités sont plus faibles. Si on se fixe comme objectif prioritaire de ne pas dépasser une limite de charge financière mensuelle, cela permet d’emprunter davantage.

Un exemple chiffré

emprunt1

Hypothèse B : Le montant de l’emprunt est le même que dans l’hypothèse A. Le crédit est allongé de 5 ans. Le taux d’intérêt est supérieur de 0,2 %. Le coût du crédit augmente de 44 % mais les mensualités diminuent de près de 15%.Hypothèse C : Le crédit est allongé de 5 ans par rapport à l’hypothèse A. Le taux d’intérêt est supérieur de 0,2 %. Le montant des mensualités est stable (à 1 600 €). Le coût global du crédit est supérieur de 64,5 % mais le montant de l’emprunt est augmenté de près de 15% !

Les modalités de remboursement

La méthode généralement utilisée est celle des remboursements périodiques d’un montant constant. Il s’agit le plus souvent de mensualités. Toutes les simulations fournies par notre calculette sont établies sur la base de cette hypothèse.Pour en mesurer les avantages, on peut faire la comparaison avec des modalités différentes de remboursement.Soit une somme de 50 000 € sur 4 ans empruntée avec un taux d’intérêt global de 9 %. Supposons pour plus de simplicité que les paiements se font par annuités.

1er cas : les annuités de remboursement sont constantes.Le tableau d’amortissement est le suivant :

emprunt2

(Source : Edith Ginglinger et Jean-Marie Hasquenoph , « Mathématiques Financières », Editions Economica)

Supposons maintenant que l’on rembourse chaque année une partie constante de capital.

Le tableau d’amortissement devient :

emprunt3

Le coût total de l’emprunt est un peu plus faible. Le montant des annuités diminue progressivement. La première année il faudra rembourser plus que dans le cas des annuités constantes. C’est l’inconvénient principal. Lorsque l’on souscrit un emprunt les premières échéances sont souvent plus difficiles à supporter et il est préférable de ne pas les alourdir.

Autre hypothèse, le remboursement du capital emprunté est effectué seulement au bout des 4 ans. Chaque année l’emprunteur ne paie que les intérêts.Le tableau d’amortissement devient :

emprunt4

Le coût global du crédit est sensiblement plus élevé (+ de 50 %) puisque les intérêts portent sur la totalité du capital pendant toute la période. Néanmoins cette formule peut être utile dans deux cas : lorsque l’emprunteur anticipe une rentrée d’argent l’année de la fin de son emprunt, ou s’il peut lui-même épargner les sommes qu’il n’aura pas à payer chaque année et s’il peut les placer avec un rendement suffisant (égal ou supérieur au surcoût de l’emprunt).

Related posts

Taux de l’usure pour les crédits aux particuliers

admin

Dossier de surendettement

admin

Prévention au surendettement

admin